mardi 25 mai 2010

Sunshine de Bob Marley

dimanche 23 mai 2010

Discographie de Bob Marley

"Catch a Fire"

[1972]

Dans les années 60, les Wailers forment un trio vocal populaire en Jamaïque mais, comme son idole Curtis Mayfield, Bob Marley a envie de se diversifier musicalement. Après avoir entendu leur récent et superbe travail avec Lee Perry, séances qui définiront plus ou moins le devenir du reggae, Chris Blackwell offre 4000 livres sterling aux Wailers pour réaliser un album. A la surprise de Blackwell, né en Jamaïque, ils dépensent la totalité de l'argent sur l'enregistrement, mais le directeur du label lsland n'en est pas satisfait. Il ajoute une guitare et un synthétiseur; accélère le rythme des chansons dont "Concrete Jungle","400 Years", "Midnight Rebel" et "Kinky Reggae", mises en boîte à l'origine par les Wailers accompagnés d'Aston Family Man Barrett à la basse et de son frère Carlton à la batterie, tous deux membres des Upsetters, le groupe de Perry. Mélange judicieux alliant rock, soul, blues et funk au reggae, l'album est un succès en Angleterre. Le contenu vulgairement sexuel associé à la musique jamaïcaine y est remplacé par un militantisme "Catch a fire" convenant bien plus au goût du public rock. Quant à la guitare... La fusion avec le rock, bien que déplorable au goût des fans de reggae, allait faire de Marley une star.

"Burnin'"

[1973]

De son premier titre en forme d'hymne, "Get Up, Stand Up", attaque virulente contre l'église, écrite et chantée avec une co!ère féroce par Marley et Peter Tosh aux tensions finales de "Rastaman Chant", une berceuse Ital de l'époque de l'esclavage, le deuxième album des Wailers est un chef-d'oeuvre de la musique jamaicaine. Le militantisme du groupe atteint de nouveaux sommets avec Marley et Tosh en alerte sur "Burnin'And Lootin" et se félicitant d'avoir "tiré sur le shérif". Dans un registre plus profond, ils retournent aux racines gospel de toute la musique noire afin de chanter les louanges de Jah, leurs harmonies à trois voix impeccables, rien de moins, sur ce qui sera leur dernier album ensemble. Sur 'Put It On", déjà enregistrée par lesWailers en 1963, la vantardise adolescente de Marley diminue face à sa toute nouvelle foi. "Small Axe" et "Duppy Conqueror" faisaient partie des chansons enregistrées avec Lee Perry quelques années auparavant et représentent, pour beaucoup. les Wailers à leur summum. Ils dépeignent Marley abattant des géants et pourfendant des fantômes, enraciné dans une puissante mythologie. Enfin, deux beaux cantiques baptistes,"Pass It On" et "Hallelujah Time" sont adaptés et interprétés par Bunny Livingtson. en accord avec la culture rastafari. Cette fois, BIackwell n'a ajouté ni guitare ni synthétiseur. Il réintroduit simplement au premier plan la guitare scratchée d'Earl Lindo et le son de basse epais d'Aston. Reprise par Eric Clapton, "I ShotThe Sherif" est devenu un hit international, faisant enfin connaître Marley au monde entier.

"Natty Dread"

[1974]

Avec le très attendu 'Natty Dread", le groupe devient Bob Marley &TheWailers. A nouveau produit par BlackweIl, l'album compte dans ses rangs le guitariste américain AI Anderson, désormais soliste officiel, ainsi qu'une section de cuivres. Marley, sur le point de devenir la première rock star issue du reggae, est accompagné par des Wailers auxquels manquent PeterTosh, qui désire enregistrer un album solo, et Bunny Livingston, pIus agé que les autres et lassé des tournées. Avec cet album, Marley transpose le ghetto dans un décor plus riant, débutant par un hommage joyeux et opportun au pouvoir du reggae ("Lively Up Yourself"). Même Si Bob commente encore la très orageuse scène politique jamaicaine ("Three O'Clock Road Block") et parle au nom de tous les peuples opprimés, l'absence de PeterTosh affaiblit son propos. Les appels à l'action ont été remplacés par des phases de réflexion blues ("Them Belly Full","Revolution") qui font allusion au futur statut de Marley. Il trouve encore le temps de revisiter "Bend Down Low", vieux standard des Wailers datant de 1966 et assemblage de sous-entendus reggae sans aucune place au doute écrit par le jeune chanteur avec sa nouvelle épouse, Rita, en tête. Rira Marley fait maintenant officiellement partie, avec Marcia Griffiths et Judy Mowatt, du trio de choristes féminines, les I-Threes. L'absence de Livingston et deTosh s'entend également au niveau de l'écriture, Marley s'appuyant plus sur les frères Barrett. Une chanson, la ballade soul-reggae autobiographique "No Woman, No Cry", est particulièrement inattendue pour lui. Elle permet à Marley de décrocher son premier tube au Royaume-Uni.

"Live At The Lyceum"

[1975]

Il est grand temps pour Marley de rappeler au monde que c'est lui qui a tiré sur le shérif et non Eric Clapton. Accompagné par les frères Barrett,Tyrone Downie aux claviers, Earl Smith à la guitare et ses choristes les l-Threes,Marley commence une tournée en Angleterre. Au lieu des clubs dangereux comme le Bouncing BaIl dans lequel les artistes jamaicains se produisent habituellement, il joue dans des clubs de rock. Les deux concerts au Lyceum BaIl room de Londres en juillet restent un moment mémorable. Malgré la petite capacité du Ballroom, les 1200 spectateurs connaissent et chantent chaque mot de chaque chanson et traitent Marley comme un membre de la famille royale en visite : le Roi du Reggae a été couronné ces deux nuits-là. Comme pour revendiquer la foi de ses fans, il interprète la plus grande partie de "Burnin'" et de "Catch A Fire", d'une manière explosive annonçant les vrais incendies et les pillages qui éclateront en Angleterre l'année suivante. La version de "No Woman. No Cry" est plus lente que l'originale et transporte littéralement le public dans un rare moment de dévotion musicale. En novembre, lorsque le groupe rentre en Jamaique pour donner un concert de charité avec Stevie Wonder, c'est devenu un hit dans le Top 10 anglais. Bob Marley a atteint son but.

"Rastaman Vibration"

[1976]

"RastamanVibration", l'exposition ta plus claire de la musique et des croyances de Marley, est le premier album des Wailers à entrer dans les charts américains. Des touches de rock se posent plus naturellement sur des chansons comme "Roots Rock Reggae" et les talent musicaux du petit jamaicain sont amplement déployés : toutes les chansons sonnent comme des succès. De "Crazy Baldhead" à "Rat Race", Marley semble avoir enfin trouvé son propre style musical. Sur "'War", il met en musique un discours de l'empereur Hailé Sélassié 1er, décédé un an plus tôt, prisonnier du nouveau régime marxiste en Ethiopie. Sur "Johnny Was", Bob Marley parle d'une mère qui trouve son fils mort dans la rue, s'inspirant de l'assassinat de Bat Man Wilson, le frère du chanteur Delroy Wilson. 1976 est une année d'élection tendue et violente en Jamaique. Même Si Marley est resté politiquement neutre, il est blessé en décembre lorsque des hommes armés pénètrent en force et lui tirent dessus dans les locaux de Tuff Gong, sur Hope Road, quelques jours avant le concert gratuit Smile Jamaica qu'il a organisé dans l'espoir d'apaiser le ghetto. Marley s'est rétabli et a joué le concert avec défiance. Les balles ne pouvaient pas l'atteindre, lui, l'artiste de reggae avec un album dans les charts américains.

"Exodus"

[1977]

Immédiatement après le concert Smile Jamaica et l'attentat raté contre sa vie, Marley part pour Londres où il commence à enregistrer "Exodus". En I 977, le rock n'a plus de héros, mais le reggae a Bob Marley, dont l'aura messianique grandit. Il flotte effectivement un parfum mystique dans l'air. Les touches délicates de pop, la confiance en un message religieux et la gaieté pure de la musique de Marley sont irrésistibles. A Londres, elle est cette année amplement contrebalancée par le nihilisme des punks. "Let's get together and feel alright", chante Marley sur un medley entre "One Love" et "People Get Ready" de Curtis Mayfield, une chanson qu'il avait déjà enregistré en version ska en 1965. "Exodus" est resté au sommet des charts anglais pendant une année entière. Le funk de la plage titre était un changement pour Marley, tandis que "Waiting ln Vain",un autre hit énorme, le trouve d'humeur amoureuse sur fond de rock. Mais quel que soit le style, Marley exsude la confiance en le pouvoir salutaire de la musique. Ses albums débordent de hits : celui-ci contient également une chanson intitulé "Jammin' " co-écrite avec Stevie Wonder.

"Kaya"

[1978]

D'autres plages provenant des séances d'"Exodus", avec moins de prêche rastafarien et un mixage plus enlevé lui valent à l'époque l'accusation d'être trop commercial. Mais en vérité, même s'il est marginal de par ses origines, Marley exerce une attirance universelle. Qu'on vienne des pays ri:hes ou du Tiers Monde, tout le monde peut s'identifier à sa musique."Kaya" est une bouffée d'air frais dans sa carrière au développement rapide, s'ouvrant sur une ode à la bonne herbe,"Fasy Skanking" et s'achevant sur le plaintif 'TimeWill TelI". Entre les deux, Marley semble préoccupé par ses affaires de coeur. Dans ce bouquet de chansons d'amour s'en trouve au moins une digne de durer toujours : "lsThis Love" devient un hit de plus dans le Top 10 anglais. une irrésistible proposition de bonheur éternel dans le modeste lit de Bob. Les fans plus âgés de Marley ont la surprise d'entendre "Sun Is Shining", une autre chanson provenant des séances avec Lee Perry qui avaient lancé la carrière internationale de Marley, dans une version moins rigide. qui convient bien au côté brochure de vacances aux Caraïbes de l'album.

"Babylon By Bus"

[1978]

Débutant par une semaine de concerts triomphaux au RainbowTheatre de Londres à l'automne 1977, Bob Marley et les Wailers ont passé presque un an sur la route, traversant l'Europe, l'Amérique, l'Australie et le Japon. De cette longue série de shows naît "Babylon By Bus", un souvenir de concert au titre signé Bob, livrant un rare exemple d'humour jamaicain de tournée. Les exhortations positives abondent pourtant, même s'il est futile de prêcher la bonne parole rastafarienne dans des endroits aussi abandonnés par Jah que Paris ou Copenhague. Le public semble prêt à faire écho à chaque chant guerrier et hurlement sauvage de Marley et, quand les choses s'animent, on a droit à un medley touchant entre 'War" et "No MoreTrouble", ainsi qu'à une version de "Punky Reggae Party", le clin d'oeil complice de Marley envers les punks, sorti en face B de "Jammin' ". En avril 1978, la tournée de Marley le ramène en Jamaïque. On l'y retrouve sur scène serrant les mains du premier ministre Michael Manley et du chef de l'opposition Edward Seaga au concert pacifiste One Love. Le destin lui réservait un autre genre de retour aux sources. A la fin de I 978, Marley visitait l'Afrique pour la première fois, arrivant au Kenya, puis partant au nord vers l'Ethiopie, le foyer spirituel de Rastafari.

"Survival"

[1979]

Depuis que les Rastas avaient quitté les collines pour prendre place à bord du Black Star Liner (et échouer dans les ghettos de Kingston), le retour en Afrique était un article de foi rasta. Marley a effectué son pèlerinage en 1978 et "Survival" en a résulté, un album exalté, au son plus dense, mixé par le producteur disco Alex Sadkin. Comme la pochette composée de drapeaux africains, l'album est un péan à l'unité panafricaine qui, dans un style purement Marley, commence par l'universel et bluesy "Trouble inTheWorld". Il poursuit en énumérant les étapes du chemin de croix de libération post-coloniale que Marley connaît suffisamment bien grâce à l'histoire jamaicaine récente. En Afrique, Marley est rapidement devenu une superstar, à égalité avec James Brown ou Mohammed Ah. Son statut est tel James Brown ou Mohammed Ali. Son statut est tel qu'il est invité à jouer pendant les célébrations d'indépendance de la Rhodésie l'année suivante. Seul invité étranger, il s'aperçoit que les combattants de la liberté connaissent mieux les paroles de son "Zimbabwe" que celles de leur propre hymne national. Il croise la route du Prince Charles à l'aéroport, alors qu'il va "récupérer le drapeau de ma mère", qui ne flotte plus au dessus de l'Afrique. Quand le Prince envoie un aide de camp inviter Marley à discuter, le Roi du Reggae garde dignement ses distances. "S'il veut parler, laisse-le venir à nous"

"Uprising"

[1980]

En 1980, au même plan que des apparitions en Afrique à forte signification politique, Marley se produit en tête d'affiche devant des foules de 100 000 personnes en Europe. Il s'est produit pendant deux soirs au Madison Square Garden à New York, mais tombe gravement malade peu de temps après. Il espère alors toucher le public afro-américain avec "Uprising", enregistré à Tuif Gong, son propre studio en Jamaïque. Il a bien senti que les fans rock ne sont pas son véritable public et est piqué au vif par la condescendance avec laquelle on considère le reggae dans les cercles musicaux noirs. Il joue son va-tout, pour passer a la radio noire, avec l'enlevé et irrésistible "Could You Be Loved", un funk afro-antillais au riff de guitare inhabituellement fougueux signé Junior Murvin. Marley préfère le funk au rock il aime entendre dominer les cuivres plutôt que les quitares. "Exodus" et "Kaya" avaient été enregistrés avec une section de cuivres reléguée au fond au mixage mais, sur ses derniers albums, Marley n'en fait qu a sa tête."Uprising voit un autre changement pour Bob, dans son portrait finement observé d'un supermodel (Pimper's Paradise"). L'album s'achève sur le très touchant "Redemption Song", retour de Marley sur sa carriere et sur le role de la musique dans sa vie, au son d'une simple guitare acoustique. En septembre 980, il donne son dernier concert et le conclut par ses mots : "Tout ce que j'ai jamais eu étaient des chansons de liberté/ Aiderez-vous à chanter ces chansons de liberté ?.

"Confrontation"

[1981]

Les derniers enregistrements de Bob Marley. Cette compilation posthume fut supervisée par Rita, sa veuve, et offre "Rastaman Live Up", gros tube sur l'île, ainsi que diverses sorties jamaicaines jamais publiées en Europe.Tout l'album donne le sentiment d'assister à une cérémonie incantatoire rasta et presque chaque chanson expose une strophe directe et simple d'hommage à jah, sans les interrogations ni les cris de colères militants qui plaisaient tant au public mondial. Certes, le Marley qu'on connaissait est là, notamment dans "Buffalo Soldier" qui parle des soldats noirs jetés dans la Guerre Civile US. Mais la joyeuse simplicité de "Chant Down Babylon", "Mix Up, Mix Up" ou "Redemption" semblent indiquer que l'âme sauvage du rebelle avait enfin trouvé sa paix. Sur la pochette, l'artiste Neville Garrick a peint Marley en saint Georges dreadlocké terrassant le dragon babylonien, parfaite image symbolique de la canonisation à venir.

samedi 22 mai 2010

Biographie de Bob Marley







Robert Nesta Marley
est né le 6 février 1945 (date figurant sur son passeport mais non vérifiée officiellement car l'État de Jamaïque ne peut fournir d'acte de naissance) à Rhoden Hall près de Nine Miles, dans la paroisse de Saint Ann (Jamaïque). Il meurt le 11 Mai 1981 d'un cancer généralisé, suite à une tumeur au pied declenché par un accident lors d'un match de football entre amis(ses medecins lui proposeront à plusieurs reprises l'amputation qu'il refusera). Bob Marley est né d'une mère noire jamaïcaine âgée de 18 ans, Cedella Marley Booker, née Malcolm, et d'un père blanc d'origine anglaise, superviseur à cheval des travaux des champs et âgé d'une cinquantaine d'années, Norval Marley, qu'il n'a que très peu connu. Les parents de Norval Marley n'acceptaient apparemment pas sa liaison avec une femme noire, et Norval, décrit par Cedella comme un homme gentil, mais de faible caractère, aurait été rejeté par sa famille. Bob Marley souffre de l'absence de son père, qui le fait venir à la capitale pour étudier quand il a cinq ou six ans. Sans nouvelles, sa mère le retrouvera des mois plus tard dans une rue de Kingston : son fils avait été confié à une vieille dame, pour qui il faisait les courses. Cedella voit Norval une dernière fois et reprend son enfant.